Un imposant prototype Jaguar Type 00 bleu de France a surpris les Parisiens lors d’un tournage en plein cœur de la capitale. Mais ce qui devait être une vitrine technologique s’est transformé en démonstration contradictoire qui laisse perplexe.
C’est sur les pavés parisiens que Jaguar a choisi de dévoiler son dernier prototype électrique lors d’un tournage qui n’est pas passé inaperçu. Mais l’ironie a frappé quand le véhicule, censé incarner l’avenir zéro émission de la marque, a dû être rechargé à l’aide d’un groupe électrogène diesel ronronnant bruyamment. Une image qui détonne dans le tableau écologique que tente de peindre le constructeur britannique.

Fermons les yeux et imaginons les courbes sensuelles de la Jaguar Type E, la puissance brute d’une Type D rugissante, ou l’élégance racée d’une XJS. Rouvrons-les maintenant : voici une masse électrique imposante qui trône devant nous. Le choc est brutal. Jaguar voulait marquer les esprits avec son prototype I-Type (nom probable du modèle de série), et le pari est réussi, pour le meilleur ou pour le pire.
Un monstre électrique qui divise l’opinion

Ce mastodonte aux lignes tranchantes arbore une robe bleu mate qui lui confère une certaine élégance, mais son imposant capot semble presque anachronique pour un véhicule électrique. Si long qu’on pourrait y loger un V12, il ne cache pourtant que des batteries et de l’électronique. Rawdon Glover, directeur général de Jaguar, défend cette approche en affirmant que « la clientèle de luxe recherche avant tout une expérience premium, pas nécessairement une mécanique traditionnelle ». Une position qui risque d’aliéner les puristes de la marque.
Le prototype exhibé à Paris n’est pas définitif. Les caméras latérales céderont leur place à des rétroviseurs classiques, et des portes arrière viendront compléter la silhouette avant sa commercialisation. L’habitacle, qu’on pouvait craindre oppressant vu l’étroitesse des surfaces vitrées, sera finalement baigné de lumière grâce à un immense toit panoramique. Une touche appréciable qui pourrait aider à séduire une clientèle hésitante.
À 100 000 euros, Jaguar joue-t-elle sa survie ?

Dépassant allègrement les 5 mètres de long, ce vaisseau électrique britannique vise directement le territoire des Bentley et Rolls-Royce. Mais avec un ticket d’entrée estimé à plus de 100 000 euros, Jaguar, dont les ventes sont en chute libre depuis plusieurs années, prend un risque calculé. La marque au félin mise tout sur cette renaissance électrique pour reconquérir un segment premium où Tesla, Lucid et même Porsche ont déjà établi leurs quartiers.
Le pari est audacieux pour cette Type 00 qui laisse plus d’un observateur dubitatif. Saura-t-elle trouver le juste équilibre entre technologie futuriste, luxe britannique et praticité quotidienne ? Les prochains mois nous diront si ce virage radical permettra au félin de retrouver ses griffes, ou s’il s’agit d’un dernier rugissement avant l’extinction.
Alors, révolution électrique convaincante ou dernier soubresaut d’une marque en perte de vitesse ? N’hésitez pas à partager votre avis en commentaire !